* Ie siècle : au cours du repas pascal juif, notre Seigneur Jésus-Christ institue l’Eucharistie et le Sacerdoce.

* IIe - IIIe siècles : la liturgie eucharistique chrétienne, premier moyen permettant de transmettre les enseignement de Jésus, est célébrée dans des communautés installées à Jérusalem, à Antioche, à Alexandrie, à Rome...
Peu à peu des familles rituelles se constituent à partir de l’héritage commun reçu des Apôtres.
1459932-1941393Les Apôtres Pierre et Paul.


* IVe siècle : par l’Edit de Milan, en 313, l’Empereur Constantin garantit le libre exercice du culte chrétien et favorise la construction des premières basiliques.

* Ve siècle : des travaux de “mise en ordre” de la liturgie sont réalisés sous les pontificats de S. Léon-le-Grand (440-461) et de Gélase Ie (492-496).
A Rome, la liturgie passe du grec au latin. Les scholae cantorum font leur apparition. Les formules des textes sacrés sont chantées en respectant le rythme naturel des mots et des phrases.

* VIe siècle : le “Liber Pontificalis” précise les fonctions liturgiques réservées à l’évêque tandis que des recueils (Libelli Missarum) donnent les prières essentielles de la liturgie eucharistique.
En 560 est publié le “Sacramentaire léonien”, premier livre liturgique au vrai sens du terme. Il est élaboré à partir des documents anciens conservés au Scrinium (bibliothèque) du Latran.
L'influence de la liturgie romaine se fait de plus en plus sentir dans le monde chrétien.

* VIIe siècle : un ouvrage est écrit plus spécialement pour les prêtres exerçant leur ministère à Rome : le “
Gélasien ancien”. Il est composé de trois livres : le “temporal”, le “sanctoral”, et un “supplément” tendant à prouver que ce manuscrit était probablement employé dans les monastères dépendants de Rome.

* VIIIe siècle : Pépin-le-Bref fait venir de Rome des livres liturgiques. Au fur et à mesure que la liturgie "romaine" se diffuse en Gaule, elle intègre des éléments provenant des liturgies gallicanes. Il se produit alors une hybridation romano-franque qui sera à l'origine du rite que l'Eglise considérera définitivement comme “romain”.

* Du IXe au XVIe : le rite “romain”, reconnaissable à son schéma fixé définitivement, admet certaines variantes locale. Au cours des siècles, ce sera souvent par le biais de ces variantes que vont s’introduire des pratiques porteuses de doctrines plus ou moins déviantes.

* XVIe siècle : à la suite du
concile qui se tient à Trente (I), le Pape S. Pie V réorganise le rite “romain”.
Le premier "Missel romain" corrigé et réorganisé est imprimé et publié en 1570.
Prévu pour la “messe basse” (
i.e. simplement lue) où le célébrant cumule les fonctions de prêtre et de lecteur, il détaille et fixe les rites de la liturgie eucharistique.

Pape-Saint-Pie-VSaint Pie V (pape de 1566 à 1572)

* Du XVIe au XVIIIe siècle : le Missel romain du pape S. Pie V est souvent délaissé au profit de Missels locaux d’inspiration romaine mais plus ou moins inspirés des courants gallican et le janséniste.
A cette même époque, le chant grégorien n’est plus exécuté selon les règles qui ont présidé à sa composition ; en France, il est souvent remplacé par du “
plain-chant mesuré”.
Dans la façon de mettre en oeuvre la liturgie se fait aussi sentir l’influence des prélats issus de la noblesse et qui veulent introduire dans les cérémonies certaines marques dues à leurs rangs. D’où, parfois, un considérable alourdissement des “cérémonies” et la perte de qui fait la spécificité du rite romain.

* XIXe siècle : la redécouverte de la liturgie romaine telle qu’elle est précisée dans le Missel dit “de S. Pie V” (ou “tridentin”) se réalise progressivement grâce au travaux de Dom Guéranger, restaurateur de la vie bénédictine en France. C’est le retour à l’unité liturgique. Elle va de pair avec la restauration du chant grégorien.

* XXe siècle : différentes initiatives des Souverains Pontifes successifs annoncent et préparent le concile Vatican II.

- 22 novembre 1903 : le Pape S. Pie X publie le Motu proprio
Tra le sollecitudini sur la musique sacrée et le chant grégorien dans la liturgie.

- 20 novembre 1947 : le Pape Pie XII fait paraître l’Encyclique Mediator Dei dans laquelle sont définis les caractères essentiels de la liturgie catholique. Les théologiens considèrent à juste titre que ce document annonce clairement la tenue du concile Vatican II.

- 22 février 1962 : S. Jean XXIII promulgue la Constitution Veterum Sapientia soulignant le rôle joué par la langue latine dans les actions liturgiques.

- 11 octobre 1962 : S. Jean XXIII ouvre le concile de Vatican II.

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Saint Jean XXII (pape de 1958 à 1963)
canonisé par le Pape François.

- 4 décembre 1963 : le Bx Paul VI promulgue la Constitution Sacrosanctum Concilium. L’Eglise y reconnaît que la liturgie est le sommet auquel tend l’action de l’Eglise et la source de laquelle émane toute sa force.

- 29 décembre 1966 : le “Consilium” (
i.e. Conseil) pour la Liturgie dénonce la multiplication de pratiques liturgiques illégitimes faites sous couvert du concile Vatican II.

- 30 novembre 1969 : le Bx Paul VI annonce, dans la Constitution apostolique “
Missale Romanum”, que le Missel romain restauré à la suite du concile Vatican II devra être employé à la place de l’ancien Missel romain hérité du concile de Trente et validé par le pape S. Pie V.

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Le Missel romain restauré à la suite de Vatican II (version latine).

- 24 février 1980 : S. Jean-Paul II rappelle expressément que les rites liturgiques doivent toujours être accomplis conformément aux directives de l’Eglise et que l’usage de la langue latine doit être conservé en plus de celui des langues courantes.

- 27 novembre 1983 : le nouveau
Code de Droit canonique fournit des précisions concernant la discipline liturgique (Cf. plus particulièrement le Livre IV, can. 897 à 944).

- 30 juin 1988 : Monseigneur Lefebvre, qui a fait de la liturgie dite “tridentine” le symbole de sa résistance au concile Vatican II - lequel marque selon lui une rupture avec les enseignements et les pratiques traditionnelles de l’Eglise - sacre quatre évêques à Ecône. Accompli sans l’autorisation du Siège apostolique, cet acte est déclaré schismatique par le pape Jean-Paul II qui publie à cette occasion la Lettre
Ecclesia Dei adflicta.

- 4 décembre 1988 : dans la Lettre apostolique Vicesimus quintus annus publiée à l'occasion du 25ème anniversaire de la Constitution sur la Sainte Liturgie, S. Jean-Paul II insiste sur la nécessité de suivre fidèlement les enseignements de Vatican II afin mettre fin aux désordres qui, en atteignant la liturgie, brisent l’unité de l'Eglise.

- 11 octobre 1992 : le Bx Jean-Paul II promulgue une nouvelle version du Catéchisme de l'Eglise catholique dans laquelle il est rappelé qu’aucun rite sacramentel ne peut être modifié ou manipulé par un ministre du culte ou par une communauté.

* XXIe siècle : le Magistère s’emploie à faire découvrir la liturgie que Vatican II a vraiment voulue et demande de supprimer les improvisations et les innovations qui altèrent la liturgie de l’Eglise et blessent les fidèles.

- Jeudi-saint 2000 : S. Jean-Paul II approuve la nouvelle version de l’Introduction Générale du Missel Romain donnant les règles à respecter pour toute célébration eucharistique qui se veut valide et licite.

- 17 avril 2003 : S. Jean-Paul II publie l’Encyclique Ecclesia de Eucharistia vivit.

- 25 mars 2004 : à la demande de S. Jean-Paul II, le Cardinal Francis Arinze, alors Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, fait paraître l’Instruction Redemptionis Sacramentum où sont une nouvelle fois rappelées les règles à respecter pour toute célébration liturgique.

- 19 avril 2005 : le Cardinal Ratzinger devient le 265e Pape sous le nom de Benoît XVI.

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Le Pape Benoît XVI apparaissant la première fois
le jour même de son élection.

- 22 décembre 2005 : dans le Discours qu'il adresse à la Curie romaine, le Pape Benoît XVI explique que l’actuelle crise de l’Eglise - étroitement liée à la crise de la liturgie - vient en grande partie de ce que le concile Vatican II a souvent été mal compris et mal appliqué.

- 22 février 2007 : le Pape Benoît XVI fait publier l’Exhortation post-synodale
Sacramentum Caritatis dans laquelle sont prises en compte les demandes des évêques du monde entier concernant la célébration de la liturgie.

- 7 juillet 2007 : le Pape Benoît XVI signe le Motu proprio
Summorum pontificum dans lequel il enseigne que “le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la “lex orandi” de l’Eglise catholique de rite latin [tandis que] le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le B. Jean XXIII, doit être considéré comme l’expression extraordinaire (i.e. inusuelle) de la même “lex credendi” de l’Eglise et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la “lex orandi” de l’Eglise n’induisent aucune division de la “lex credendi” de l’Eglise [car elles sont] deux mises en oeuvre de l’unique rite ”
Le document est complété par une
Lettre que le Saint-Père adresse à tous les évêques pour leur expliquer les raisons de son Motu proprio.

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La liturgie romaine restaurée à la suite de Vatican II
célébrée ici "versus orientem" par le Souverain Pontife.

- 6 mai 2011 : dans son Discours à l'Institut pontifical Saint-Anselme, le Pape Benoît XVI fait état « des malentendus et des erreurs dans l’application concrète de la réforme » liturgique voulue par le Concile « dont l’objectif n’était pas principalement celui de changer les rites et les textes, mais plutôt celui de renouveler la mentalité et de placer au centre de la vie chrétienne et de la pastorale la célébration du Mystère pascal du Christ. »

- 27 janvier 2015 : le pape François enseigne que “la liturgie est vie et non une idée à comprendre. Elle conduit en effet à vivre une expérience initiatique, c’est-à-dire qui transforme la manière de penser et de se comporter.”

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